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Objectifs et questions de départ En France, l’« aller-vers », que l’on peut définir comme une « démarche d’approche et d’immersion auprès des populations restées à l’écart des politiques sociales et de santé publique » (Baillergeau, Grymonprez, 2020), connait, depuis quelques années déjà, un regain d’intérêt. En France, l’aller-vers figure ainsi parmi les priorités de la lutte contre la pauvreté. Il est même en passe de s’imposer parmi les paradigmes de l’action sanitaire et sociale à côté du « pouvoir d’agir » et de la « participation des usagers ». Si tout le monde s’accorde, dans un contexte marqué par les progrès du non-recours (Revil, Warin, 2019) et par la massification de la précarité (EGTS, 2015), à reconnaitre l’importance des dispositifs d’aller-vers, force est toutefois de constater que, sur le terrain, les services de droit commun ont bien du mal à pratiquer l’aller-vers, et ce quand bien même cette pratique fait partie des formes historiques de l’intervention sociale (Baillergeau, Grymonprez, 2020). C’est sans doute ce fossé entre, d’un côté, des personnes en difficulté qui, de plus en plus souvent, « ne demandent pas ou ne demandent plus leurs droits » (Avenel, 2021), et de l’autre, les acteurs publics, qui a incité de nombreux acteurs associatifs à initier ces dernières années des projets d’aller-vers volontiers qualifiés d’ « innovants » ou d’ « expérimentaux » dans le cadre notamment, mais pas seulement, du Plan de soutien aux associations de lutte contre la pauvreté, lui-même partie intégrante du Plan de relance labellisé « France Relance » mis en œuvre en 20201. Quel bilan peut-on faire des projets en cours? Dans quelle mesure peut-on considérer ces expériences (qu’elles soient ou non financées par France Relance) comme un tournant dans les pratiques d’aller-vers et, plus largement dans la lutte contre la pauvreté ? Quels sont les effets à court terme et dans la durée de l’aller-vers sur les personnes visées ? Qu’apporte, sur ces différents sujets, une comparaison internationale ? Car, cela va sans dire, l’aller-vers n’est pas une spécificité française, et ce d’autant plus que les normes comme les principes et les modèles d’action circulent rapidement d’un pays à l’autre. Pour répondre à ces questions qui intéressent aussi bien les chercheurs travaillant sur la lutte contre la pauvreté que les acteurs publics, les professionnels et les acteurs associatifs en charge des politiques en question, les organisateurs de ce colloque proposent de confronter savoirs scientifiques, savoirs professionnels et savoirs d’expérience en invitant les chercheurs à échanger avec les acteurs de la société civile, les professionnels de l’action sanitaire et sociale et les concernés autour de trois thématiques : le repérage, le dénombrement et la localisation des situations de non-recours et de grande précarité ; les pratiques d’aller-vers et leurs effets sur les populations visées (retours d’expérience, évaluation « experte » et travaux scientifiques) ; les interactions entre l’aller-vers et les dispositifs de droit commun. |
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